Aller au contenu principal

Les collab’ | # 13 Microphyt et le C2VN

Nutrition & pharmaceutique
Microalgue rouge

Les collab’ | # 13 Microphyt et le C2VN

La nature est une source inépuisable d’inspiration. 

Dans cette nouvelle collab, nous allons découvrir l’étude réalisée par la plateforme CRIBIOM du C2VN (Centre de Recherche en CardioVasculaire et Nutrition, Aix-Marseille Université) pour la société Microphyt spécialisée dans des solutions naturelles issues de microalgues pour la nutrition et le bien-être.

Vous avez dit microalgues?

Les microalgues sont des organismes unicellulaires qui vivent dans des habitats très différents. Présentes sur Terre depuis 3 milliards d'années, elles se sont adaptées à tous les biotopes. On les retrouve dans l'eau douce, dans la mer, dans les eaux saumâtres et même sur terre où elles font preuves d'une surprenante adaptation. Elles se développent également dans des milieux extrêmes de pH ou de températures. Plusieurs dizaines de milliers d'espèces ont été identifiées à ce jour, mais ce n'est que la partie émergée. Certains auteurs parlent de plusieurs centaines de milliers. 

Que ce soit pour réguler l’osmose, capter l’énergie lumineuse ou gérer l’oxygène, les microalgues se sont adaptées en produisant des bio-composés spécifiques. Ainsi, ces organismes microscopiques possèdent des teneurs naturellement élevées en différents principes actifs tels que des oméga-3, des vitamines, des antioxydants, des protéines… La grande biodiversité des microalgues et de leurs composés bioactifs offrent des solutions très recherchées sur le plan nutritionnel et celui du bien-être.

Porphyridium cruentum

Parmi la grande variété de microalgues, Porphyridium cruentum, espèce unicellulaire de la famille des algues rouges apparue il y a plus de 625 millions d’années, a su au fil du temps, faire preuve d’une étonnante résilience à son environnement pour survivre. 

Elle est capable de résister à des conditions climatiques extrêmes telles qu’une forte exposition solaire, des variations de température et des stress hydriques et osmotiques intenses. Pour cela Porphyridium cruentum a mis en place plusieurs stratégies pour se protéger, en synthétisant des composés capables d’assurer une forte protection face à ces stress environnementaux. 

Tout d’abord grâce à sa paroi composée d’exopolysaccharides (polymères de xylose, glucose, galactose et acide glucuronique), l’entourant d’un cocon qui la protège de la déshydratation et qui maintient la rigidité cellulaire facilitant son développement dans différents milieux. 

Ensuite, via ses pigments photosynthétiques que sont les phycobiliprotéines, impliqués dans la captation de l’énergie lumineuse tout en étant de puissants antioxydants. 

Enfin, elle synthétise également des acides gras polyinsaturés (acide eicosapentaénoïque, arachidonique, palmitique et linoléique), des caroténoïdes, des minéraux et les vitamines E et K. 

Cette microalgue constitue ainsi une véritable source de composés bioactifs aux multiples propriétés pouvant présenter des intérêts en nutraceutique et en cosmétique.

Etude de l’efficacité d’extrait de Pophyridum crumentum

La richesse de cette microalgue en molécules peut présenter des intérêts dans le domaine de la nutrition sportive. La combinaison de ces différents actifs pourrait non seulement améliorer les capacités d’endurance mais aussi maximiser la récupération musculaire après un exercice en améliorant le stockage du ‘’carburant’’ et la réparation musculaire, via la modulation de la réponse inflammatoire et du stress oxydatif. Deux études pré-cliniques in vivo ont été menées dans ce sens par la plateforme CriBioM du C2VN (Aix-Marseille Université), afin d’évaluer l’efficacité d’un extrait de microalgue Porphyridium cruentum développé par Microphyt.

Dans une première étude concernant l’endurance musculaire, différents groupes de souris ont été soumis à des doses croissantes d’extraits de microalgues directement incorporés dans le régime alimentaire. Après 6 semaines de régime supplémenté et un entrainement d’une heure 3 fois par semaine, elles ont été astreintes à une course d’endurance sur un tapis de course adapté. 

Dans une seconde étude, portant sur la récupération musculaire après un exercice physique, les souris ont également été nourries avec différentes doses d’extrait de microalgue incorporé à leur nourriture. Après 4 semaines de supplémentation alimentaire sans entrainement, elles ont été astreintes à une course en descente sur tapis de course pendant 120 minutes, pour provoquer des microdéchirures aux fibres musculaires. 

Pour ces deux études, des paramètres associés aux dommages musculaires, à l’inflammation, ainsi que l’expression génique au niveau musculaire ont été évalués soit 24 heures ou 48 heures après l’exercice.

Des résultats encourageants

Lors de l’étude sur la performance, les différents groupes d’animaux ont présenté des niveaux d'activité physique quotidienne comparables pour la distance d'entraînement et la consommation alimentaire. Par contre, des bénéfices significatifs sont observés au niveau de la distance parcourue lors du test d'endurance de manière dose-dépendante. 

S’agissant des paramètres mesurés, on a pu observer une légère diminution de certains facteurs de l’inflammation suggérant une activité rapide de l’apport en extrait de microalgues. De plus, l’expression géniques de facteurs d’inflammation au sein du muscle a été induite significativement à 24 heures pour le groupe ayant consommé une forte dose d’extrait, suggérant une meilleure mobilisation des facteurs de la réparation tissulaire.

Pour l’étude sur la récupération musculaire, les animaux ont présenté des valeurs comparables concernant la prise de poids et la distance réalisée lors du protocole de course en descente. 

Les résultats fournissent des preuves d’efficacité d’un extrait de microalgue Porphyridium cruentum via la régulation des réponses physiologiques optimisant la récupération musculaire après un exercice intense. A titre d’exemple, la réponse inflammatoire semble être accélérée dans les groupes supplémentés (effet dose-réponse) avec l’extrait de microalgues comme en témoignent les valeurs significatives plus faibles de certaines cytokines au niveau sanguin par rapport au groupe contrôle. Au niveau musculaire, les données suggèrent une amélioration de l’activité des macrophages et des myoblastes qui correspondent aux cellules impliquées dans la réparation musculaire suite à un exercice traumatisant.  

Fort de ces résultats positifs, d’autres études sont en cours entre la plateforme CriBioM du C2VN et la société Microphyt. Elles contribueront à documenter le potentiel d’innovation de nouvelles substances actives issus de l’univers des microalgues en faveur de la santé et du bien-être

Le monde fascinant des microalgues n’a donc certainement pas fini de nous surprendre et nous inspirer.